lunes, 3 de mayo de 2021

Henri Konan Bédié

 Henri Konan Bédié, surnommé « HKB », né le 5mai1934 à Daoukro, est un homme d'Étativoirien. Il est président de la République de Côte d'Ivoire du 7 décembre 1993 au 24 décembre 1999.

Président de l'Assemblée nationale à partir de 1980, il devient ainsi chef de l’État à la mort de Félix Houphouët-Boigny, « père » de l’indépendance du pays. Élu deux ans plus tard, il est renversé par le général Robert Guéï en 1999.

Soutenu par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), dont il est président, il est à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2010, où il arrive troisième du premier tour ; il se rallie alors à la candidature d’Alassane Ouattara, qui sort vainqueur de la crise de 2010-2011.
Il retire son soutien à Alassane Ouattara en 2018 et est investi par son parti au scrutin présidentiel de 2020, qu'il décide finalement de boycotter après la décision du président sortant de briguer un troisième mandat, qu’il considère comme illégal.

Biographie

Enfance et scolarité

Né en pays Baoulé et issu de cette ethnie, il fait des études à l'École normale de Dabou, puis à l'université de Poitiers. Il est issu d'une famille de cultivateurs de cacao

Parcours politique

DébutsAprès avoir été ambassadeur aux États-Unis (1961-1966), il est délégué aux Affaires économiques et financières (1966-1968), ministre de l’Économie et des Finances (1968-1977) puis président de l'Assemblée nationale (1980-1993) sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny.

Président de la République
Adoubé par le « Vieux » (le président Félix Houphouët-Boigny), il assure l’intérim de la présidence de la République, en tant que président de l’Assemblée nationale, lorsque celui-ci meurt.
Décrit par Le Monde comme un « petit homme rond, aux yeux perçants, affichant en permanence un demi-sourire teinté d’ironie »3, il est souvent considéré comme « impénétrable », ce qui lui a sans doute valu son surnom, le « sphinx de Daoukro »3 (du nom de la ville du centre du pays, Daoukro, dont il est originaire).

Henri Konan Bédié ne jouit surtout pas du charisme et de l'aura de son prédécesseur et se retrouve rapidement accusé de répression politique et de corruption. Il utilise aussi l'idée de l'ivoirité, notion selon laquelle une personne ne serait vraiment ivoirienne, et donc pourrait se présenter à l'élection présidentielle, que si son père et sa mère sont d'origine ivoirienne. Ceci permet notamment d’écarter son principal rival, Alassane Ouattara, à l'élection présidentielle ivoirienne de 1995.
Le 30 avril 1994, il devient président du PDCI-RDA
En 1995, il est élu avec 96,44 % des suffrages, tous les autres candidats, à l'exception de Francis Wodié (Parti ivoirien des travailleurs), ayant boycotté l'élection à cause de la réforme controversée du code électoral autour de la notion d'ivoirité.

Son mandat est marqué par une crise sociale majeure consécutive aux problèmes économiques que connait le pays depuis le début des années 1980 malgré des plans d'ajustement structurel et des réformes libérales effectuées de 1990 à 1993. Cette crise est amplifiée par les problèmes croissants de mauvaise gestion et de corruption. Si, économiquement, la Côte d'Ivoire montre des signes timides de reprise, les indicateurs de développement restent en berne tandis que la pauvreté, jadis limitée, augmente progressivement. Afin de relancer la croissance économique du pays, Henri Konan Bédié souhaite mettre en œuvre de vastes chantiers d'infrastructures, dont le projet de pont Riviera-Marcory.
En 1998, sur recommandation de la Banque mondiale, le gouvernement liquide l'entreprise nationale Énergie électrique de Côte d'Ivoire et transfert ses actifs à la Compagnie ivoirienne d'électricité, une entreprise privée

Le pays s'enfonce progressivement dans une crise politique à dimension ethnique, liée à l'application de l'ivoirité. La crédibilité du président et de l'ensemble de son administration, déjà perçue comme corrompue6, est mise à mal lorsque éclate en 1999 l'affaire des 18 milliards de l'Union européenne. Cette aide destinée à être investie dans du matériel médical au profit des hôpitaux ivoiriens a été détournée par différentes personnalités de l’État, dont le ministre de la Santé Maurice Kakou Guikahué8. Le Président et sa femme ont longtemps été suspectés d'avoir également participé ou joué un rôle dans ce détournement massif[, tandis que le gouvernement a promis de rembourser la somme détournée, correspondant à 38 % du total des fonds offerts7,8. Cette affaire entraîne un remaniement ministériel avec le limogeage des personnes incriminées10, mais aussi le désengagement de nombreux investisseurs et partenaires financiers dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Une mutinerie dégénère en un coup d'État militaire le 24 décembre 1999 et le président Bédié doit quitter son palais en catastrophe à bord d’un hélicoptère de l’armée française3Robert Guéï s'installe à la Présidence.

Président du PDCI et candidat à l'élection présidentielle de 2010
Après deux ans d'exil à Paris, il rentre en Côte d'Ivoire en 2001 pour participer au Forum de réconciliation nationale.
Membre de droit du Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire, il est investi en 2006 par le PDCI-RDA pour être candidat à l'élection présidentielle, reportée à plusieurs reprises. Il est alors considéré comme le champion politique des Baoulés

Le 31octobre2010, il est candidat à l'élection présidentielle ivoirienne et obtient 25,2 % au premier tour12, faisant de lui un « faiseur de roi » au second tour11. Après avoir exigé un recomptage des votes, il appelle finalement à voter Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo14, ce qui s’avérera déterminant pour la victoire du premier.
En septembre 2014, il prononce un discours affirmant sa volonté de ne pas présenter de candidat à l'élection présidentielle de 2015 et de soutenir Alassane Ouattara dès le premier tour, un engagement rentré dans l'histoire sous le nom d'« appel de Daoukro »15. Le soutien à Ouattara est approuvé par 98,84 % des militants du parti

Rupture avec Ouattara et boycott de la présidentielle de 2020
Henri Konan Bédié rompt avec Alassane Ouattara en 2018 à la suite de plusieurs divergences, dont la principale serait le refus de ce dernier de céder à la revendication de Bédié de soutenir à son tour un candidat commun cette fois issu du PDCI
En juin 2020, il annonce se présenter à la candidature du PDCI en vue de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ; il est le seul candidat à cette investiture après l'abandon des différents autres candidats possibles. Il dépose sa candidature le 27 août suivant20. Le mois suivant, le PDCI l’investit comme candidat

Le Monde Afrique présente alors Henri Konan Bédié comme le principal candidat de l’opposition L'ancien président confie son inquiétude sur les troubles qui menaceraient l'élection et affirme que « Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat ». Il déclare par ailleurs qu'il aurait souhaité que Laurent Gbagbo puisse se présenter et attribue son élimination au « souhait du président Ouattara d’être le candidat unique de cette élection ».
Il appelle, fin septembre 2020, à la « désobéissance civile ». Par la suite, il précise que ce mot d’ordre concerne plusieurs revendications : retrait de la candidature du président Alassane Ouattara, jugée « illégale » ; réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel ; audit des listes électorales ; retour au pays et libération des « prisonniers politiques », dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. En octobre, la Cedeao appelle l'opposition à Alassane Ouattara à « reconsidérer sérieusement » les appels à la désobéissance civile

L'opposition appelle au « boycott actif » de l'élection présidentielle et forme le Conseil national de transition, qui souhaite « un retour à la légalité constitutionnelle » et l'« organisation d'élections justes, transparentes et inclusives ». Présidé par Henri Konan Bédié, le CNT conteste en particulier le caractère constitutionnel de la candidature d’Alassane Ouattara. Début novembre, après le scrutin, qui est largement remporté par le président sortant, la résidence de Konan Bédié est encerclée par la police et des proches de celui-ci sont arrêtés. Le 11 novembre, Henri Konan Bédié et le président Ouattara se rencontrent au Golf Hôtel afin de « rétablir la confiance » entre le pouvoir et l'opposition. Le blocus de la résidence d'Henri Konan Bédié est levé28. Le 9 décembre, l’ancien président met fin au régime de transition annoncé par l’opposition

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